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La Gironde, développement durable du cœur de bassin aux data centers.

Pour cette nouvelle visite de département, je me suis rendu en Gironde à la rencontre de Jean-Luc Gleyze, nouveau président du conseil départemental. J’ai pu y découvrir notamment une politique de préservation des espaces naturels sensibles ambitieuse de l’estuaire de la Gironde au bassin d’Arcachon.

C’est d’ailleurs dans le bassin que nous nous sommes rendus, au Domaine de Certes-Graveyron, un « espace naturel sensible » endigué de 540 hectares qui fut successivement un marais salant au 18ème siècle, une exploitation piscicole et agricole au 19ème siècle avant d’être laissé à l’abandon au 20ème laissant se détériorer le système hydraulique.

En 1984 puis 1998, le conservatoire du littoral a acheté le domaine et en a confié la gestion au Conseil général de la Gironde qui l’a transformé en « espace naturel sensible » au début des années 2000, suite à l’affectation de la taxe d’aménagement aux départements, permettant d’achever rapidement la restauration des digues, écluses et bassins et la création d’un poste de gardien éclusier.

Dans le cadre de cette convention, un travail de réhabilitation des lieux a été engagé avec pour objectif d’accueillir du public, le sensibiliser et l’éduquer à la préservation du patrimoine naturel. Ainsi le site accueille désormais un pôle de gestion, des résidences scientifiques, le Conservatoire National Botanique Sud-Atlantique, un centre de soin de la Ligue de Protection des Oiseaux et un centre de conservation et d’études archéologiques de la DRAC dans des bâtiments restaurés par le Conseil départemental.

Dans ces mêmes bâtiments, d’avril à novembre, une équipe d’animation du Conseil Départemental de la Gironde accueille les visiteurs afin de leur présenter le domaine, sa faune et sa flore, de les alerter sur le respect de la zone de migration fermée au public. L’occasion aussi de les informer sur les activités piscicole et agricole qui ont réinvesti les lieux. Le domaine accueille désormais un pêcheur et un agriculteur éleveur de Bazadaises, de blondes d’Aquitaine et de moutons dans les prés salés.


Un bel exemple de préservation du patrimoine naturel, d’ouverture au public, tout en permettant la préservation de métiers locaux pouvant être menacés par la forte attractivité touristique du bassin et en soutenant le développement local. La gironde compte ainsi près de 50 sites classés Espaces naturels sensibles.

Après cette visite iodée, nous avons regagné l’hôtel du département de Gironde en traversant une infime partie des 600 hectares de forêts que le Conseil départemental gère en lien avec le Comité National des Forêts.

De retour à Bordeaux, nous avons pu échanger autour des politiques sociales innovantes du département en présence d’ Emmanuelle AJON, VP protection de l'enfance en danger, de Denise GRESLARD-NEDELEC, VP en charge du RSA et de l’inclusion, d’Édith MONCOUCUT, VP personnes âgées, personnes handicapées et Martine JARDINE , VP habitat, mode de garde, développement social.

Là encore, la Gironde sait faire preuve de transversalité et d’innovation. Par exemple, en croisant culture et politiques en faveur des personnes âgées ou en situation de handicap afin de mobiliser leur sens et continuer à les insérer dans la société. Ainsi, une pièce de théâtre a été montée entre des collégiens et un EPADH, chacun ayant un rôle à hauteur de ses capacités.

Conscient des enjeux d’énergie de demain et des solutions d’avenir qui se développe, la Gironde mise actuellement sur la chaleur dégagée par les processeurs embarqués dans des radiateurs pour chauffer gratuitement son futur pôle de solidarité en construction dans le quartier du Grand-Parc à Bordeaux qui comprendra des bureaux et 50 logements sociaux dont 15 en PLAI, soit très sociaux.

Ainsi s’appuyant sur l’innovation technologique au service de l’innovation sociale, quelque 346 ordinateurs-radiateurs fabriqués en France vont être installés dans le bâtiment, mettant à disposition une énergie gratuite pour les personnes en précarité en récupérant la chaleur produite par les informations numériques qu’ils génèreront : le principe du data center. Selon le co-fondateur de la société française Qarnot Computing, un data center permettrait en moyenne de chauffer environ 10.000 personnes et si l’ensemble de ceux-ci étaient exploités ils permettraient de chauffer la moitié de l’Europe.


Développement durable, innovation sociale et économies de fonctionnement pour le conseil départemental, un exemple à suivre !