Revenant sur le principe de confiance pourtant affiché comme point
cardinal des relations entre l’État et les collectivités, le Gouvernement a
annoncé unilatéralement et sans aucune concertation une baisse drastique des
contrats aidés les qualifiant d’inefficaces ou de subventions déguisées.
Les départements de gauche demandent un moratoire sur cette décision et s’inquiètent du jeu du Gouvernement qui déstabilise les services publics de proximité, le monde associatif et l’économie sociale et solidaire pourtant indispensables pour lutter contre la fracture sociale et le sentiment d’exclusion. Il annihile ainsi un grand nombre de projets personnels de réinsertion économique et sociale qui s’appuient sur ces contrats.
Derrière l’appellation
contrats aidés, ce sont des jeunes, des réinsertions professionnelles, des
projets de personnes fragilisées qui peuvent, grâce à ces contrats, développer
leurs compétences, renforcer leur expérience et renouer avec la confiance
nécessaire pour un retour durable dans le monde du travail et une condition de
vie décente.
Derrière cette appellation, ce
sont des missions dans les écoles auprès des enfants, dans les établissements
sanitaires et sociaux auprès des personnes âgées et handicapées, dans les
territoires, dans des associations indispensables pour la cohésion sociale,
etc.
Derrière cette appellation,
c’est une politique d’accompagnement de terrain qui contribue aux politiques de
l’emploi et à la cohésion des territoires.
En prenant une telle décision,
le Gouvernement fait le jeu de l’affaiblissement de la cohésion nationale, de
l’accentuation des fractures territoriales et du sentiment d’abandon en se
désengageant d’une politique d’insertion à destination d’un public fragile que
les départements devront prendre à leur charge autant financièrement via le RSA
que par leurs dispositifs d’insertion.
Les départements de gauche ne refusent pas d’évaluer cette politique et
de chercher les moyens de l’améliorer, voire de contribuer à la réflexion
autour de nouvelles politiques alliant proximité, insertion et formation
professionnelle, mais ils s’opposent fermement à la baisse sans annonce, sans
délai et sans alternative de cette politique qui s’apparente à un véritable
désengagement.